Le monde est traversé par la crise financière. L’Europe tente d’y faire face et se mobilise. Elle affiche clairement sa volonté de s’exprimer d’une seule voix. Le volontarisme de la présidence française de l’Union européenne de rassembler l’ensemble des pays européens derrière des options visant à minimiser l’impact de cette crise pour les citoyens européens, les entreprises et les banques est à souligner positivement dans le contexte de récession. La partie est loin d’être gagnée car il faudra trouver des solutions ou des parades au-delà des frontières de notre continent. La demande de l’Europe de tenir un sommet mondial qui intègre des pays en voie de développement, va dans ce sens. Dans cette période difficile, l’Europe politique n’est-elle pas en train de franchir un pas qualitatif vers davantage de cohésion entre les différents gouvernements, donc de s’affirmer ?
Cet évènement est important au regard des confrontations de ces dernières décennies. Bien sûr, cette période illustre la difficulté de construire une Europe à 27 cohérente politiquement. Celle-ci peut-être mise sur le fait des cultures différentes, mais aussi parce que plusieurs visions politiques de l’Europe existent. Cela a pour conséquence des discordes sur des points fondamentaux comme le rôle et les prérogatives que l’Union européenne devrait avoir en matière de politique étrangère, de politique de la défense, de politique industrielle ou d’énergie, etc. Le débat récent sur le traité constitutionnel en a été un exemple.
Dans le même temps, la mondialisation de l’économie, des finances et des industries avance à grands pas… L’Europe sociale se construit pied à pied et l’Europe politique prend du retard devant les enjeux qui se dessinent tous les jours un peu plus précisément devant nous. L’Europe ne s’est pas suffisamment préparée à affronter l’internationalisation de l’économie et ce, malgré l’euro.
Le fait que, face à cette crise du système financier, les pays européens s’expriment d’une seule voix et fassent preuve d’unité pour prendre des mesures d’une ampleur sans précédent est-il le signe d’une prise de conscience collective de la nécessité d’avoir une Europe politique forte, capable d’affronter les effets d’une mondialisation non régulée ?
Le fait que quatre pays, l’Allemagne, la Gra nde- Bretagne, l’Italie et la France, se soient d’abord rencontrés afin de proposer une réponse unifiée et offensive aux autres pays de l’Union pour faire face à la crise est peut-être le signe d’une nouvelle gouvernance capable d’insuffler l’énergie nécessaire pour que l’Europe grandisse enfin politiquement.
Nous en avons tant besoin !
